Questionnaire auto-administré

Vous pensez être témoin de violences intra familiales.
Vous suspectez qu’une femme de votre entourage est victime de violences au sein de son couple.

Chaque paramètre pris de façon isolée ne révèle pas forcément une situation de violences.
Toutefois, soyez très vigilant/vigilante si une femme de votre entourage présente plusieurs de ces caractéristiques.

Si vous avez des doutes et que vous ne savez pas quoi faire, n’hésitez pas à appeler le 3919 et/ou à demander de l’aide ou des conseils aux structures dédiées (voir « Structures locales – Annuaire »).

Les différents types de violences et leurs conséquences

Les violences faites aux femmes se manifestent de multiples façons et s’inscrivent dans un rapport de domination patriarcale continu dans l’espace et le temps. S’appuyant sur un déséquilibre des rapports de pouvoir entre les sexes, les auteurs de violences utilisent différents moyens pour instaurer un climat de contrôle permanent.

Les formes de violences :
  • Violences psychologiques (humiliations, dévalorisation, chantage affectif, indifférence…)
  • Violences verbales (injures, menaces, cris…)
  • Violences physiques (envers la victime, ses enfants, envers un animal de compagnie, contre des objets)
  • Violences sexuelles (agressions sexuelles, viols)
    Les violences sexuelles n’ont rien à voir avec un désir sexuel ni avec des pulsions sexuelles, ce sont des armes très efficaces pour détruire et dégrader l’autre, le soumettre et le réduire à l’état d’objet et d’esclave.
  • Violences économiques (contrôle des dépenses, des moyens de paiement…)
  • Violences administratives (confiscation des documents d’identité, de santé…)
    Les violences économiques et administratives visent à supprimer l’autonomie de la victime.
  • Cyber-violences (cyber-contrôle, cyber-harcèlement, cyber-surveillance)
    Les cyber violences sont de plus en plus utilisées pour renforcer la domination et l’emprise de l’auteur sur la victime, avant et après la séparation.

Les espaces qui sont considérés comme protecteurs comme la famille ou le couple sont ceux où se produisent le plus de violences. Toutes les femmes peuvent y être confrontées à un moment de leur vie.

On observe par ailleurs que plus les femmes sont jeunes et/ou en situation de vulnérabilité, plus elles subissent de violences.

Spirale de la violence conjugale

Les situations de violences conjugales suivent une « spirale de la violence » que l’on peut regrouper en quatre grandes phases : le climat de tension, la crise ou l’explosion de la violence, la justification (avec inversion de la culpabilité), la lune de miel. On parlera de « spirale », plutôt que de « cycle », car au fur et à mesure que le temps passe les cycles s’accélèrent, les épisodes de violences sont de plus en plus rapprochés et les phases de culpabilisation et de lune de miel disparaissent progressivement.

Les conséquences

Outre les conséquences directes sur l’intégrité physique des femmes victimes de violences, les violences conjugales ont de graves impacts sur leur vie affective, leur vie professionnelle et leur santé (fatigue, irritabilité, anxiété, troubles…).

Les violences conjugales entraînent, pour les victimes, de la culpabilité, une perte d’estime de soi, des dépressions. Le stress extrême subi lors des violences physiques, psychologiques et/ou sexuelles est à l’origine de troubles psycho traumatiques graves qui peuvent durer des années. Augmentant le facteur de risques sur la santé, les répercussions psychologiques et psychiques peuvent nécessiter des soins lourds plusieurs mois ou années après.

Enfants co-victimes

Victimes collatérales ou directes, les enfants sont fortement impactés par la violence dans la famille. Plus sensibles aux effets du stress, dû au développement de leur système nerveux, les conséquences seront d’autant plus graves chez les enfants affectant leur développement global. La violence aura des effets sur la santé psychique et physique de l’enfant, mais également sur sa socialisation et peut constituer un point de départ de spirales de la violence.

Effets fréquemment observés :

  • Syndrome de stress post traumatique
  • Problèmes de santé (troubles du sommeil, troubles alimentaires, retard psychomoteur…)
  • Perturbation du fonctionnement cognitif et émotionnel (angoisses, phobies, émotions brutales, perte d’attention…)
  • Problèmes de comportement (agitation, hyperactivité…)
  • Problèmes d’échec scolaire et problèmes sociaux (comportements autodestructeurs…)

Sur le plan clinique, les répercussions sur la conduite de l’enfant sont classées en 2 catégories : les problèmes extériorisés (exemple : agressivité, usage de la violence) et les problèmes intériorisés (souffrance, dépression, propension à être victime).

 

En 2017, 25 enfants mineurs sont décédés, tués par un de leurs parents dans un contexte de violences au sein du couple.

Source : « Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple. Année 2017 », Ministère de l’Intérieur, Délégation aux victimes.