J’AI BESOIN D’AIDE
Suis-je concernée ?
Les violences conjugales constituent la forme la plus fréquente de violences envers les femmes. L’auteur des violences (le partenaire ou l’ex-partenaire[1]) exerce une emprise volontaire sur l’autre et instaure un climat de peur et de tension permanente, créant ainsi un déséquilibre dans la relation. Les violences conjugales étant associées à la sphère privée, le secret qui les entoure contribue à l’isolement de la victime et à l’impunité de l’agresseur.
Les violences conjugales ne relèvent pas de simples conflits ou d’actes accidentels : il s’agit de comportements récurrents, intentionnels, inacceptables et punis par la loi.
Les violences conjugales peuvent concerner tout le monde. Il n’y a pas de profil type de victime ou d’agresseur que ce soit au niveau de ses traits de caractère, de son âge, de son groupe social, de sa catégorie socio-professionnelle, de sa religion ou encore de sa culture d’appartenance.
[1] « officiel » (conjoint, concubin, pacsé ou « ex ») ou non officiel (petits-amis, amants, relations épisodiques…)
Questionnaire auto-administré
Proposition de questionnaire auto-administré pour les femmes victimes de violences en couple :
Le questionnaire suivant énumère un certain nombre de violences par des exemples.
Si en lisant ces faits vous vous reconnaissez, n’hésitez pas à appeler le 3919 et/ou demander de l’aide aux associations locales (lien rubrique « Les associations »).
Chaque paramètre pris de façon isolée ne révèle pas forcément une situation de violences.
Cependant, si vous avez coché plusieurs cases et/ou si en lisant ces faits vous vous reconnaissez, vous pouvez être victime d’une ou de plusieurs formes de violences conjugales : psychologique, physique, économique, administrative et/ou cyber-violences.
Vous pouvez alors appeler le 3919 et/ou demander de l’aide aux associations locales (rubrique « Les associations »).
Les différents types de violences et leurs conséquences
Les formes de violences au sein du couple sont multiples et peuvent coexister.
- Violences psychologiques: intimidation, humiliations, dévalorisation, chantage affectif, culpabilisation, indifférence, interdiction de fréquenter des amis, la famille…
- Violences verbales : injures, menaces, cris…
- Violences physiques: Contre vous (bousculades, coups avec ou sans objet, strangulations, morsures, brûlures, séquestration, etc.), contre vos enfants, contre un animal de compagnie, contre des objets (coups contre le mur, des meubles, détruit vos objets personnels).
- Violences sexuelles : agressions sexuelles, viols.
- Violences économiques : contrôle des dépenses, des moyens de paiement, interdiction de travailler.
- Violences administratives : confiscation des documents d’identité, de santé, du livret de famille, du permis de conduire, etc.
- Cyber-violences: cyber-contrôle, cyber-harcèlement, cyber-surveillance.
Les espaces qui sont considérés comme protecteurs comme la famille, le couple sont ceux où se produisent le plus de violences. Toutes les femmes peuvent y être confrontées à un moment de leur vie.
Spirale de la violence conjugale
Les situations de violences conjugales suivent une « spirale de la violence » que l’on peut regrouper en quatre grandes phases : le climat de tension, la crise ou l’explosion de la violence, la justification (avec inversion de la culpabilité), la lune de miel. On parlera de « spirale », plutôt que de « cycle », car au fur et à mesure que le temps passe les cycles s’accélèrent, les épisodes de violences sont de plus en plus rapprochés et les phases de culpabilisation et de lune de miel disparaissent progressivement.
Les conséquences sur les victimes et sur les enfants
Les violences conjugales affectent la vie privée, professionnelle et impactent l’état de santé des victimes. Entrainant peur, culpabilité, perte d’estime de soi, anxiété, les violences ont de lourdes conséquences traumatiques et peuvent provoquer des épisodes de dépressions, des troubles sexuels, de la fatigue, de l’irritabilité… Le traumatisme vécu par le corps, que les violences soient physiques ou psychologiques, a un impact important sur la santé pouvant entrainer des hospitalisations répétées, des soins divers, gynécologiques, gastroentérologiques, psychiatriques, cardiologiques… Même si les violences ont cessé, les troubles psycho traumatiques dus aux violences peuvent affecter le quotidien des victimes durant de nombreuses années si elles ne sont pas prises en charge.
Enfants co-victimes
Victimes collatérales ou directes, les enfants sont fortement impactés par la violence dans la famille. Plus sensibles aux effets du stress, dû au développement de leur système nerveux, les conséquences seront d’autant plus graves chez les enfants affectant leur développement global. La violence aura des effets sur la santé psychique et physique de l’enfant, mais également sur sa socialisation et peut constituer un point de départ de spirales de la violence.
Effets fréquemment observés :
- Syndrome de stress post traumatique
- Problèmes de santé
- Perturbation du fonctionnement cognitif et émotionnel
- Problèmes de comportement
- Problèmes d’échec scolaire et problèmes sociaux
Sur le plan clinique, les répercussions sur la conduite de l’enfant sont classées en 2 catégories : les problèmes extériorisés (exemple : agressivité, usage de la violence) et les problèmes intériorisés (souffrance, dépression, propension à être victime).
En 2017, 25 enfants mineurs sont décédés, tués par un de leurs parents dans un contexte de violences au sein du couple.
Source : « Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple » 2017, Ministère de l’Intérieur, Délégation aux victimes.